Les Amis des Musées de Narbonne
QUARTIER DE CITE
Mardi 14 mai 2019
Le quartier de cité à Narbonne sur les pas de Robert Cazilhac
Devant l’office de tourisme regroupés autour de notre guide nous avons commencé la visite en observant l’Hôtel de la Dorade. L’établissement a été fondé, en 1618, par Jean Poulard. A l'époque, l'hostellerie était qualifiée de "logis majeur" L'hôtel a été reconstruit en 1865. Son emplacement face au port des bateaux de pêche, incita son propriétaire à lui donner le nom du poisson méditerranéen, daurade. Les années passant, l'orthographe fut déformée en Dorade. Il accueillit des hôtes prestigieux tels le roi de Hollande, frère de Napoléon Ier et son épouse. Ferdinand VII roi d'Espagne, Marie Christine de Bourbon reine d'Espagne...
Robert Cazilhac s’attache à nous présenter toutes les particularités qui ont fait l’histoire de ce quartier. Ainsi nous avons appris que le bâtiment qui abrite le magasin Jacqueline Riu a été le premier cinéma de Narbonne. Le Monoprix, ancien magasin des Dames de France est une bâtisse contemporaine des Halles construite en fer et habillée dans un style d’architecture éclectique: le style que l’onretrouve au Printemps de Paris œuvre de Paul Sébille.
Nous cheminonsjusqu’au n°19, de la rue de l'ancien-courrier, pour observer l'ancienne "Cour du Roi" d’une famille dynastique juive.Outre les deux arches caractéristiques du Moyen âge, nous pouvons voir, surmontant la façade un écusson martelé à la révolution,blason de la famille Kalonymos.
La maison du roi des juifs était celle du prince Calonyme. Cette maison fut vendue en 1307, aliénation des biens des juifs pour établir le consulat de Cité. Narbonne a abrité, jusqu’au début du XIVe siècle, une importante communauté israélite, dont il reste quelques témoignages.
Nous faisons une halte devant l’ensemble cloitre couvent et église Saint Sébastien. L’église fut construite par l'archevêque de Narbonne, sur la maison natale de Saint Sébastien avec des pierres provenant du Capitole romain, en souvenir de saint Sébastien qui serait né à Narbonne. L'église a servi de chapelle d'un couvent de carmélites à partir de 1620 jusqu'à leur dispersion par la Révolution Française. Aujourd'hui l'ancien couvent jouxtant l'église au nord (avec son cloître) sert de logements sociaux pour personnes âgées. Fermée à la Révolution française, l'église rouvre au culte en 1801. L'église est entièrement restaurée en 2003
Devant une maison rue Francis Marcéro, en nous montrant la photo d’un couple, Robert nous fit deviner qui avait habité lademeure. C’étaitla famille Rajol
Maxime Rajol né en 1845 était géomètre, très à l’aise avec la rime il mettait sa plume au service des chansons carnavalesques. Ainsi il eut l’idée de composer un texte intitulé « La Jacquettou » et demanda au luthier narbonnais Emile Gontharet d’en composer la musique. La chanson se différenciait des autres chansons de Carnaval et obtint un grand succès. Pour sûr, la belle Jacquettou n’était autre que sa mère, Jacquette Rajol qui était une des plus jolies modistes de Narbonne. Robert suivi par quelques choristes nous chanta les 4 couplets en occitan de l’hymne Narbonnais : La JACQUETTOU.
Devant Le Petit Séminaire, devenu Ecole Beauséjournous apprenons qu’à l’origine il s’agissait de l’Hôtel Saint-Félix. Cet hôtel a appartenu à Mademoiselle de la Vallière, maîtresse de Louis XIV, également célèbre pour avoir été aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'Hôtel des Dames de la Cour...
Notre visite guidée s’est terminée au couvent des Franciscains. L’installationdes frères franciscains à Narbonne remonte au début du XIII siècle. Le couvent et son église, sont situés hors des fortifications. L'influence des franciscains qu'on nomme cordeliers décline vers la fin du XVIème et disparait à la révolution. Aujourd’hui les bâtiments cédés à l'évêché, sont transformés en appartements portant le nom de : « La résidence des Cordeliers »
Pendant cette visite, nous avons eu le privilège de pénétrer dans des cours intérieures privées et de découvrir des éléments insolites sur les bâtisses et demeures.
Robert Cazilhac a une connaissance extraordinaire de l’histoire et de la vie des grandes familles de ce quartier. Il a su nous captiver pendant plus de deux heures.